Grève Faim Mère

Une maman en grève de la faim pour soutenir sa fille autiste

Jacqueline Tiarti et sa fille de 7 ans souffrant d'autisme, Mélissa.
Jacqueline Tiarti et sa fille de 7 ans souffrant d'autisme, Mélissa.
Jacqueline Tiarti est la mère de Mélissa, une petite fille de 7 ans atteinte d’autisme. Elle vient d'arrêter sa grève de la faim après 15 jours de refus de s'alimenter, ce qui a mené à son hospitalisation. Sa revendication ? Obtenir des soins et une éducation adaptés pour sa fille; des soins difficiles à trouver dans les Hauts-de-Seine.

Dénoncer les injustices touchant les enfants handicapés. C’est la raison pour laquelle Jacqueline Tiarti, résidant à Clamart, avait entamé une grève de la faim il y a 15 jours. Une grève qu'elle a stoppé aujourd'hui mercredi après son hospitalisation de la veille.  « Je demande que ma fille soit prise en charge en libéral par des personnes compétentes formées aux méthodes cognitivo-comportementales. Je veux aussi qu’il y ai plus de place en Sessad, comme beaucoup de parents le demandent  », exposait la mère de famille, contactée par Vivre FM la semaine dernière, après neuf jours de grève de la faim.

Le Sessad (Service d’éducation spéciale et de soins à domicile) permet d’obtenir un éducateur à domicile. Mélissa est sur liste d’attente depuis deux ans et demi. Une place va  exceptionnellement et ponctuellement être créée pour la petite fille, anticipée sur les créations de 2014. « C'était important pour moi que Mélissa ne prenne pas la place d'un autre enfant  », affirme la jeune femme.

2 500 euros par mois


Si la question de la prise en charge a été réglée, cela n'enlève rien au fait que Jacqueline Tiarti est aujourd’hui endettée. Les soins nécessaires à sa fille, comme par exemple une prise en charge cognitivo-comportementale sur recommandations de la Haute Autorité de Santé, lui coûtent 2 500 euros par mois. La mère ne peut plus payer, la Maison Départementale du Handicap (MDPH) ayant diminué l’allocation que percevait la famille de moitié.

L’aide est passée de 1 100 euros par mois à 600 euros. « On se retrouve endettés et ruinés pour donner le meilleur à nos enfants  », se lamente Jacqueline Tiarti. « Je suis dans cette situation, mais il y a des milliers de concernés. J’ai du emprunter à mes proches et des organismes de crédit pour permette à ma fille d’évoluer normalement ».

« Grâce à eux, je suis en train de crever   »


La mère de famille refuse l’approche psychanalytique pour sa fille souffrant d’autisme. Elle avait envoyé des lettres à son Agence Régionale de Santé, à la MDPH, au Préfet de Seine ainsi qu’au maire de sa commune, sans résultat. Finalement, ces mêmes personnes l'ont acceuillies lundi dernier.

«  Je tiens l’Etat pour personnellement responsable de m’avoir poussé à faire cette grève de la faim  », avait-elle dit avec une certaine rancœur. «  Tout cela, c’est à cause de l’Etat, qui est incapable de donner une prise en charge digne de ce nom à nos enfants autistes. Grâce à eux, je suis en train de crever  ».

Si son état de faiblesse physique et la nouvelle place créée pour Mélissa en Sessad ont amené Jacqueline Tiarti à cesser sa grève de la faim, cette dernière n'abandonne pas le combat :  « Je reprendais immédiatement ma grève de la faim en cas de rupture de prise en charge de ma fille ».

Ni une première, ni une dernière


Jacqueline Tiarti n’est pas la première maman révoltée que contacte Vivre FM. Agnès Regardin avait elle aussi entamé une grève de la faim pour dénoncer la situation de son fils autiste de 14 ans, Matteo. Elle commence aujourd’hui à obtenir gain de cause. Au bout du douzième jour de refus de s’alimenter, elle a reçu des nouvelles des personnes en charge du dossier de son enfant. La rencontre a eu lieu vendredi dernier.