gratuité transports

Transports : fin de la gratuité de la carte Emeraude ?

La carte qui jusqu’ici offrait la gratuité des transports aux personnes âgées de plus de 65 ans et aux invalides aux revenus modestes, pourrait devenir payante.

Ce projet présenté hier en commission municipale par Liliane Capelle, adjointe P.S au maire de Paris, chargée des seniors et du lien intergénérationnel, devrait mécontenter les quelques 132 000 personnes bénéficiaires de cette gratuité.
Une participation financière sera désormais demandée aux titulaires de cette carte permettant de voyager gratuitement sur l’ensemble du réseau R.A.T.P – S.N.C.F à Paris et en proche banlieue.
Les bénéficiaires de minima sociaux gagnant moins de 875 euros par mois obtiendront leur pass annuel en contrepartie d’une participation de 20 euros. Celle-ci s’élèvera à 40 euros pour ceux gagnant entre 875 et 2 365 euros.
Madame Capelle justifie cette réforme par « les coûts exponentiels » (55 M€) que représente pour la mairie de Paris le paiement du dispositif Emeraude au Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif) ; tout en reconnaissant des lacunes dans la vérification de l’usage de ces cartes de transport par leurs bénéficiaires.
L’adjointe au maire de Paris tempère toutefois l’importance de cette réforme, qu’elle qualifie de « révolution a minima » dans le quotidien Le Parisien. Elle y explique ainsi que la carte, dont les tarifs restent les plus bas de la région, présentera de nouveaux avantages : accès à davantage de lignes de bus en petite couronne, possibilité de renouvellement en cas de perte ou de vol et modernisation du titre de transport par son évolution électronique sur le modèle du Pass Navigo.
En outre, la somme de 5 millions d’euros obtenue grâce au paiement de la contribution par les usagers permettrait à la mairie de « répondre aux nouveaux besoins des retraités ». La création de nouveaux centres d’accueil de jour pour les malades d’Alzheimer, le soutien aux aidants et l’intégration des plus de 65 ans dans le dispositif d’aide de Paris Logement pourraient ainsi trouver un financement.
Ce nouveau dispositif, pour lequel un accompagnement des usagers devrait être mis en place dans les agences, recueille les vives critiques de Jean-François Lamour, président du groupe U.M.P au Conseil de Paris ; celui-ci estimant que la Ville, « qui n’a plus un rond, … , ne sait plus où récupérer de l’argent ».
En cas d’adoption du projet en juillet par les élus du Conseil de Paris, le nouveau pass apparaîtrait en septembre dans le XIIIe arrondissement, où il serait expérimenté pendant deux mois auprès de 2 300 usagers. Avant une généralisation progressive dans le reste de la capitale.